Dans la peau de… Delphine Perret

Avec son trait minimaliste, espiègle et délicat, et sa façon unique de marier les mots et les images, Delphine Perret s’est imposée comme un auteur incontournable de l’édition jeunesse, lauréate des prix les plus prestigieux. En com’, son style épuré traduit les messages les plus subtils avec la force de l’évidence. Rencontre avec une artiste précieuse…

Dis-moi un peu d’où tu viens, comment as-tu découvert le monde de l’art, de l’illustration ?
Je n’avais pas un grand plan construit depuis l’enfance ! Je suis venue à l’illustration petit à petit, au fil des choix d’études. L’art en général, le dessin finalement.

Quelles études ?
Je suis passée par l’école des arts décoratifs de Strasbourg. J’étais très attirée par le livre et la narration. C’est ça qui m’a emmenée vers l’image dessinée.

Quelle est ta technique de prédilection ?

Le trait, le noir et blanc ! Ce que je préfère, c’est dessiner sur des chutes de (bon) papier. Pas de pression, pas d’enjeu… J’ai un stylo plume à l’encre de chine. Ce stylo-là sur du papier épais, c’est vraiment un plaisir très concret. Pour le « vrai travail », ça dépend un peu. C’est plus souvent sur papier avec mise en couleur en digital, et parfois directement à l’iPad, qui permet plus de souplesse et de repentir si le dessin est complexe ou si les modifs sont nombreuses.

Sur quel support es-tu le plus à l’aise ?

Mon support privilégié, c’est l’édition, le livre. J’aime le rapport texte-image. Passer de l’un à l’autre selon les besoins.
J’ai également réalisé des affiches, des fresques, des performances, des vidéos. J’aimerais faire des dessins pour tissus, aménager des vitrines en volume…
Je suis très curieuse et attirée par la nouveauté. Si on me propose un projet un peu spécial, un support sur lequel je n’ai jamais travaillé, ou un sujet passionnant, je cours !

Où trouves-tu ton inspiration ?

Partout ! J’admire les belles images mais peut-être encore plus les bonnes idées.
À 7 ans, je suis tombée en arrêt devant les toiles de Miró. Depuis, j’ai eu plein d’autres chocs esthétiques, je n’aime pas trop faire des listes… Beaucoup de choses nourrissent le travail, même si au final, ça ne se voit pas du tout !

Si tu devais retenir une expérience marquante dans ta vie d’illustratrice, ce serait quoi ?

Une semaine de promotion de mon livre en Russie 🙂


Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton travail ?

Voir apparaître 🙂
Trouver des idées. Je préfère quand tout est encore possible et que je ne me suis pas encore heurtée aux limites du projet.
J’aime qu’on me fasse confiance ! Si on appelle un illustrateur, ce n’est pas uniquement pour son dessin, mais aussi pour le ton, l’esprit, la façon de raconter…