Projet

Le monde est à vous

Djohr

Artiste invitée à réinterpréter les mythiques planisphères d’Air France créés autrefois par Lucien Boucher, Djohr livre une vision sensible et poétique en parfaite harmonie avec le cosmos dans ce magazine « EnVols » d’Air France.

« La cartographie, c’est traduire l’espace en histoires. » C’est ainsi que Djohr décrit cette discipline unique, à la croisée de l’art, de la science et du politique, et dont on trouve les premières traces dès l’Antiquité, à une époque où l’on représentait l’écoumène – l’espace connu – sur un disque plat. Il faut dire que l’histoire de la cartographie est riche, et a ceci de fascinant qu’elle révèle notre façon de penser le monde à travers les âges. Une histoire dans laquelle s’est plongée Djohr avec délectation : « Je me suis documentée comme une scientifique : livres anciens, gravures, affiches… C’est obsessionnel chez moi », confesse l’illustratrice, dont on croise les dessins sur la couverture de nombreux livres de littérature française et étrangère.
Au panthéon de ses influences, elle cite, bien sûr, les planisphères mythiques de l’affichiste Lucien Boucher, réalisés entre 1934 et 1962 pour Air France, et figurant les lignes internationales opérées par la compagnie. « J’aime particulièrement la série Constellation, précise Djohr. Des œuvres très ornementales, qui inscrivent le voyage dans le ciel, et le monde dans l’espace. » Revendiquant une insatiable curiosité, elle évoque aussi, pêle-mêle, sa fascination pour les images du biologiste Ernst Haeckel, son amour pour Leiji Matsumoto (créateur d’Albator et du film des Daft Punk, Interstella 5555) et sa bible personnelle : The Grammar of Ornament, d’Owen Jones.
De cet heureux mélange des genres est donc né le planisphère de ce nouveau numéro d’EnVols, une œuvre imaginée comme une invitation à voyager autrement : « Aujourd’hui, sur une planète où, géographiquement, aucun recoin ne nous échappe, l’infinité du monde réside dans ses détails, ses secrets, explique Djohr. Les petits trésors confidentiels que nous rapportons de nos voyages – un élément naturel, un son, des goûts, des objets – nous rappellent la poésie des lieux qui nous sont précieux. »


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